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#006 | Musique
Pewehopana
25.08.2005 + 03.04.2007

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Les 5 saisons de Francis Courchinoux

Entrevue avec Frux

A l'occasion de la sortie du nouvel album auto-produit de Francis Courchinoux, sous le nom de The Five Seasons, le guitariste compositeur aux multiples talents a bien voulu se prêter au jeu des questions sur son parcours et ses projets musicaux.

Quelles sont les motivations musicales qui t'ont poussé à choisir la guitare ?

Frux : J'ai eu la possibilité de prendre des cours de guitare avec une connaissance d’un ami. J’ai donc sauté sur l'occasion. Mais il faut croire que j'ai toujours adoré la musique. Depuis toujours, j’ai été attiré par n’importe quel instrument de musique.
J’ai eu très jeune un synthétiseur sur lequel je jouais des mélodies, comme celle de la “Toccata et Fugue en Ré mineur” de Jean-Sébastien Bach que j’avais préalablement entendu dans le dessin animé “Il était une fois l’homme” ! Je devais avoir dans les 6 ans. Plus tard, j’ai aussi eu un coup de foudre pour la batterie. Je suis à moitié batteur seulement, car faute de temps et d’argent, je ne peux malheureusement travailler mon jeu de percussions. Mais bon, maintenant les machines lisent assez bien mes partitions de batterie ! J’ai aussi essayé le violon (mes essais ont été une vraie catastrophe). C’est un instrument extrêmement difficile, enfin, je suppose comme tout les autres lorsque l’on débute.

Les références que tu cites quant aux influences musicales de ton parcours de guitariste semble appartenir exclusivement au monde du Métal, est-ce aussi un choix de vie ?

Frux : Oui, je pense que la plupart des personnes écoutent du Métal en raison de problèmes dans leur vie familiale ou autre. Et c’est effectivement mon cas. Je me suis raccroché au Métal pendant des années difficiles de ma vie. Le Métal offre une énergie pour combattre ses problèmes. Cette musique, malgré un aspect premier négatif, donne bien au contraire un élan de force et de volonté pour s’en sortir. Donc pour répondre à ta question, cela n’a pas vraiment été un choix mais un besoin. Et je peux seulement ressentir cette force dans le Métal et dans la musique classique, qui sont pour moi tous deux très proches.

Ton départ de Desdemona a été conditionné par un changement de style qui ne correspondait plus à tes ambitions. Avec le recul et après avoir poursuivi ta voie en solo, penses-tu qu'il soit possible de trouver dans le panel de tes expérimentations un lien musical vers ce qui à l'époque t'avais conduit à quitter le groupe ?

Frux : Ce qui m’a poussé à quitter Desdemona était le manque de mélodie, des intonations qui ne me procurais aucune émotion, une musique que je ne ressentais plus. Dans mes “expérimentations” comme tu les nommes, je ressens une émotion à chaque passage, pour chacune des mélodies. Le seul lien que je vois, c’est l’envie de faire quelque chose de différent.

La bande originale du jeu C4 pour laquelle tu as composé la plus grande partie, ne semble pas disponible. Penses-tu en produire une version téléchargeable ou à la vente dans un proche avenir ?

Frux : C’est quelque chose que j’ai en tête, oui. Je voudrais bien mettre en ligne tous mes anciens morceaux. Mais malheureusement, quelques enregistrements on été perdus. Il me faudra faire quelques recherches !

Cela fait quelques années à présent que tu vis en Irlande. Pour avoir vécu au préalable quelques années à Marseille, est-ce que le changement de climat et le nouvel environnement que l'on imagine moins urbain, influence ton approche de la composition ?

Frux : Le climat en Irlande est propice au travail. Lorsqu’il pleut ou qu’il vente, la seule envie est de rester à l’intérieur. Donc, il est certain que je passe plus de temps sur ma musique qu’à la plage ! Pour tout dire, je vis à Dublin qui est une grande ville, et avec ses 3 millions d’habitants je crois qu’elle est plus peuplée que la ville de Marseille. Cela n’influence donc pas mes compositions. Par contre, ce qui est motivant ici, c’est que la plupart des concerts affichent complets même en pleine semaine. Les gens passent leur vie dans les pubs et les salles de concerts. C’est une très bonne ville pour la musique en général.

En quoi la sortie de l'album démo "No respect" t'as t-elle permit d'ouvrir des portes dans le milieu de la production musicale ?

Frux : Cela m’a permit de penser que je pourrais produire mon projet musical solo. Et c’est ce que je viens d’accomplir avec mon album “The Five Seasons”. Les bonnes critiques que j’ai eu aussi sur l’album démo “No Respect” m’ont motivé pour continuer dans ma direction.

Il me semble que ton approche pour la production de ton nouvel album "The Five Seasons" semble plus étudiée et contrôlée; Investissement dans le matériel d'enregistrement, promotion avec un site Web dédié, contacts préalables, pressages de CD de promo...

Frux : Tout n’est qu’une question de moyen. Auparavant, je ne gagnais pas suffisamment ma vie pour produire et financer ma musique. Maintenant que je travaille à plein temps dans une entreprise, je peux me permettre d’investir mon salaire et tout mon temps libre dans ma musique. Ce n’est donc pas une question d’organisation mais j’y investi plus de moyens, c’est sûr. Il est vrai aussi que mon expérience professionnelle acquise dans l’entreprise où je travail m’aide pour manager mon projet musical.

Tires-tu des leçons de ton expérience sur la façon d'envisager une sortie en auto-promotion ?

Frux : Je n’en ai toujours pas fini, car il me faut maintenant trouver un distributeur, des concerts et des fans ! Mais je pense qu’avec beaucoup de travail et de volonté, tout est possible. Il suffit de croire en ce que l’on fait, d’être sincère dans ce que l’on produit, et de ne jamais baisser les bras.
Si vous pensez à vous auto-produire, sachez seulement que cela prendra tout votre temps et votre argent pendant des années, sans savoir si vous aurez quoi que ce soit en retour. Mais si cette envie est ce que vous avez de plus profond en vous-même, n’hésitez pas !

Le titre "Vendeurs de mort" dont tu as écris le texte avec Jean-Marc Zbiegiel (batteur de Desdemona) figurait déjà sur ton précédent album "No respect". Cette reprise s’explique t-elle par les paroles de ce titre significatives de la dénonciation de la folie du monde, message récursif sur tes albums ?

Frux : Oui, on peut dire ça. Mais en fait, c’est Rocio (qui a écrit les paroles de “The Five Seasons”) qui m’a convaincu de réutiliser ce morceau. J’ai tout de même recomposé quelques nouvelles parties de guitares, et traduit les paroles en Français (car elles ont été pensés et écrites en Anglais à l’origine). Je pense que c’est l’un des plus beau morceau de l’album et qu’il a gagné en qualité sonore (guitare acoustique - corde nylon) et en expérience musicale, sur ce nouvel enregistrement. Sa qualité principale restant pour moi la ligne mélodie du chant et des guitares, et il est vrai que le sujet traité est quelque chose qui me touche particulièrement, et pour lequel Jean-Marc avait écrit un superbe texte.

A l'écoute de certains des titres de ton nouvel album, The Five Seasons, ton jeu de guitare semble imprégné d'un nouveau style d'influence flamenco, est-ce que cela est le reflet de nouvelles découvertes musicales ?

Frux : Je ne pense pas que ce soit le reflet de nouvelles découvertes du moment. J’espère bien sûr, avoir pu enrichir mon jeu de guitare sur mes nouvelles compositions. Mais je crois surtout que l’instrument lui même y est pour beaucoup. La guitare acoustique à corde nylon sonne très flamenco, et en utilisant des gammes plutôt orientales ou arabiques, on obtient facilement ce genre d’ambiance, surtout sur des passages très rapides. Je suis persuadé d’avoir joué de la sorte auparavant, mais avec une guitare électrique et des effets de distorsion, le son produit rejoint les sphères du Métal et non celles du flamenco.

Tu joues de diverses guitares, programme l'ensemble de tes accompagnements sur ordinateur et synthés, assure la partie vocale... Peux-tu nous confier globalement comment tu t'y prends pour aborder tout ce travail ?

Frux : La première chose à faire c’est de ne pas se rendre compte du temps que cela va prendre, et d’avoir beaucoup de patience !
La deuxième, c’est de travailler sur une partie jusqu’à temps qu’elle soit terminée avant d’en commencer une suivante. De toutes manières, toutes constructions commencent par les fondations. Donc il est important de commencer par les bases, et de rajouter petit à petit les autres éléments qui au final formeront un tout.
Je trouve aussi qu’il est important de laisser mûrir. C’est à dire de regarder ou d’écouter son travail avec du recul, savoir rajouter les détails qui permettront d’enrichir l’objet final, mais aussi, savoir s’arrêter avant que l’ensemble ne devienne confus.
Au final, ce n'est qu’une question de travail, de temps et de pratique.

Peux tu nous dire quelque mots sur ta passion d'infographiste 3D ? As-tu des projets dans ce sens ?

Frux : Malheureusement, c'est une passion qui prend autant de place que la passion musicale et pour l'instant, il m’a fallu complètement arrêter l'animation 3D pour me consacrer entièrement à l'album. Et comme je ne vis pas de ma musique, je dois passer 40 heures par semaines dans une entreprise pour financer l'album et payer les factures, comme tout le monde.
Mon dernier projet d'animation 3D était "The Wooden Statue", un court métrage d'environ 15 minutes. J'en ai produit déjà 5, ce qui est énorme car le plus gros du travail est terminé, les décors, ainsi que la quasi-totalité des personnages. Mais bon, les journées de 24 heures sont vraiment trop courtes ! J'espère quand même finir ce court métrage un jour.

Tu as conçu toi-même le design et les graphismes de la pochette de l'album "The Five Seasons". Vas-tu concevoir des visuels scéniques à l'occasion de ta tournée ?

Frux : Oui, il y a des éléments visuels pour la scène qui sont déjà fabriqués. Je ne dirais pas de quoi il en retourne pour ne pas tout dévoiler, mais ils correspondent au design de l'album. Il existe aussi des t-shirts à l’effigie des 3 visuels de "The Five Seasons".

Tu ambitionnes de remonter sur scène afin de jouer ton dernier album en public. Cela remet-il en cause la poursuite d'une carrière solo, ou plus exactement, n'est-ce pas l'occasion de remonter un groupe pour jouer en live l'ensemble des instruments de tes compositions ?

Frux : Non, mon plan est de jouer seul en concert car il me faudrait passer encore au moins un an à chercher des musiciens, à leur apprendre le set et à répéter tout les morceaux. Je crois qu’il est temps pour moi de jouer ma musique en public. Et puis, il est tellement difficile de trouver des personnes qui sont prêtes à invertir en temps et en argent, sans aucun profit immédiat, que je préfère infliger cette tâche qu’à moi même.

Si tu devais décrire ta musique, comment la définirais-tu ?

Frux : C'est la question à laquelle je n'aime pas répondre, car cela reviens à enfermer sa musique dans un style prédéfini. Avant tout, c'est la musique que je désire écouter et que j'aime jouer. Ce sont les deux principales raisons qui me poussent à la créer. Quant à la définir en styles musicaux, on pourrait dire que c'est un mélange de Métal, de musique classique, de Jazz, de Flamenco. Même si cela reste restrictif, on peut éventuellement la ranger dans la catégorie Métal ou Rock Progressif.

Pour finir, en quoi va consister ton matériel pour la tournée que tu envisages ?

Frux : Mon set sera l’album “The Five Seasons”, ni plus ni moins ! J’ai un CD de scène avec tout mes accompagnements enregistrés sans les parties que je jouerai en live. La principale particularité sera qu’il n’y aura qu’une seule personne sur scène. C'est tout le concept de l’album d’ailleurs, il n’y a qu’une personne enregistrée. Ce dont il me faudra accomplir consistera à bouger suffisamment pour occuper tout l’espace scénique. Mais je préfère ne pas en dire trop afin de ne pas gâcher la surprise à ceux qui viendront me voir jouer. Tout ce que je peux rajouter, c’est que cela devrait être intéressant autant visuellement que musicalement !

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Extraits MP3

Issus du dernier album de Francis Courchinoux, "The Five Seasons", voici 4 extraits qui permettent de se faire une idée plus précise de son style musical (chaque fichier MP3 comprend des extraits compilés d'un même morceau).

The War

Lilya

Vendeurs de mort

Life

D'autres fichiers MP3 sont disponibles à l'écoute sur le site officiel ainsi que des CD promotionnels à gagner, alors si la scéance d'écoute vous a accroché, une visite s'impose ! (voir les liens dans la rubrique En savoir plus)

Nota :
Les extraits musicaux disponibles dans cette rubrique sont mis à l'écoute avec l'accord de Francis Courchinoux, compositeur et détenteur des droits d'auteurs ainsi que du copyright.

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Profil de Frux

Pour Francis Courchinoux (alias frux), la guitare est son instrument de prédilection. Dès l'âge de 8 ans, il prend des cours de guitare classique qui l'amène rapidement à composer ses propres morceaux ou à reproduire de mémoire toutes sortes de partitions, de ZZ-Top à Iron Maiden.

Ses goûts musicaux le porte à écouter dans le milieu des années 80, des groupes d'obédience Speed/Trash/Metal comme Metallica ou Megadeth qui le pousse à pratiquer la guitare électrique et le motive pour augmenter sa vitesse d'exécution et produire des riffs plus puissants. Cette volonté de maîtriser sa guitare le conduit vers les compositions de Joe Satriani et Steve Vai qui deviendront pendant longtemps les maîtres à jouer de Francis Courchinoux.

L'année 1990 voit la naissance de son premier groupe, Desdemona. La formation semble prendre la bonne direction puisque s'ensuit de nombreuses prestations sur scène ainsi que l'enregistrement d'une première maquette studio "Moonlight Slaughter". Mais les orientations musicales prises petit à petit par le reste des musiciens feront que Francis préfère quitter le groupe sept années plus tard.

Sa participation à l'élaboration du Jeu vidéo "C4" sur PC, au sein de l'équipe Excess Development, permet à Francis de mettre à disposition ses aptitudes de musicien. C'est aussi l'occasion pour lui de s'initier à la modélisation 3D, passion qui ne le quittera plus depuis. Francis produit l'intégralité des effets sonores et compose la musique épique du jeu, tout en permettant la contribution d'Yvan Dimitrijevic (Desdemona) sur deux titres. Pour Francis c'est l'occasion de s'essayer à des envolées symphoniques, preuve de la diversité de son talent. Faute de soutien financier, le développement du jeu ne pu aboutir.

Dans le cours de l'année 1998, Francis emménage en Irlande, à Dublin. Comme sa musique ne lui permet pas alors d'en vivre, il trouve un travail dans une maison d'édition de jeux vidéo. Pour lors, la priorité étant l'assimilation de la langue et son intégration de ce nouvel environnement, ses projets musicaux ne feront surface que deux années plus tard avec l'album démo "No Respect".

Depuis janvier 2003, Francis envisage un nouvel album dont il entreprend la composition.
Plusieurs mois seront nécessaires pour mettre à jour toutes les idées musicales que devra contenir "The Five Seasons". Certaines parties de guitares sont si ardues que Francis s'impose un surentraînement afin de pouvoir jouer ses propres partitions (on pense ici au titre "Lylia", solo ininterrompu de 7 minutes). "The Five Seasons" fait la part belle aux guitares et les riffs et rythmiques électriques se mêlent aux accompagnements acoustiques avec un parfum hispanique. Francis joue de l'ensemble des instruments et programme la totalité des accompagnements sur ordinateur et synthés. Les parties de violons et autres sonorités synthétiques ne sont jamais envahissantes et offrent un équilibre sonore tout en finesse. De même, Francis assure les chants et chorus où apparaissent quelques amis, pour une ligne mélodique ou une voix off.

Mi-2005, l'enregistrement est terminé. Francis se consacre à présent à la promotion de l'album afin de trouver un distributeur et prépare une tournée en Irlande.

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